Biodiversité
La Nouvelle Agriculture® ne pourra exister qu’en intégrant la biodiversité comme l’un des piliers de l’innovation agricole.
D’un côté, on retrouve les actions autour de la biodiversité fonctionnelle, utile aux agriculteurs. C’est, principalement, la biodiversité intra-parcellaire ou de bords de champ que l’on va chercher à mieux «utiliser » car elle permet de remplacer pour partie certains intrants de synthèse. On retrouve ici les fonctions bénéfiques des organismes du sol (ex: fixation de l’azote atmosphérique pour la fertilisation des cultures), les associations des espèces complémentaires, pour réduire le recours aux herbicides ou insecticides…
De l’autre côté, on retrouve la biodiversité en tant que fournisseur de services écosystémiques utiles pour la société, biodiversité impactée par les pratiques agricoles à différentes échelles (parcelles, exploitations, territoires). On peut citer par exemple la préservation des habitats naturels (bosquets, mares…), trame verte et bleue avec haies et talus, zones humides régulation des flux d’eau (inondation, épuration…)
Les principaux axes en matière de biodiversité
- Cultiver la biodiversité : en réservant des espaces de refuge et d’alimentation à la faune auxiliaire en bordures de parcelles…
- Apprivoiser la biodiversité au service de l’exploitation et de l’écosystème : en associant des cultures, en mélangeant des variétés et des espèces…
Des exemples d’actions écologiquement intensives en faveur de la biodiversité
Favoriser la biodiversité culturale
L’association de cultures consiste à semer en même temps, sur une même parcelle, deux plantes différentes. Cette “biodiversité culturale“ apporte des services qui varient selon les espèces choisies. Il suffit de semer en même temps deux espèces complémentaires. L’une d’elle, à implantation rapide, occupe totalement le sol.
Cette culture secondaire confisque la lumière au détriment des mauvaises herbes qui ne peuvent plus s’installer pendant l’automne. Plus besoin de désherber. En grandissant, les légumineuses développent de puissantes racines, favorisant ainsi l’aération du sol, la circulation de l’eau de pluie, et donc l’activité biologique de tous les organismes qui le peuplent. La structure du sol s’améliore, c’est à dire qu’il devient plus fertile.
En hiver, cette plante très sensible au gel laisse le champ libre à la seconde culture en place, sans désherbage chimique ou mécanique. Pendant le processus de décomposition de la légumineuse, l’azote est lentement restitué au sol.
S’appuyer sur la biodiversité auxiliaire des cultures
On dénombre 5 500 espèces d’insectes auxiliaires en France ! Parmi les plus connus, le syrphe, la coccinelle ou la chrysope dont les larves se nourrissent notamment de pucerons. D’autres le sont moins, comme les carabes (redoutables prédateurs pour les limaces, escargots et petits insectes comme les taupins, les cicadelles, les chenilles…). Aux insectes s’ajoute une multitude de partenaires : araignées, chauves-souris, oiseaux…
Les auxiliaires ont un rayon d’action limité. Il faut entretenir leurs habitats et lieux de reproduction à proximité des parcelles et leur garantir des ressources alimentaires* : semis de prairies ou bandes fleuries, maintien des haies, arbres morts, vieux bâtiments et murs en pierre…
* la grande majorité des insectes prédateurs le sont à l’état de larves. Adultes ils se nourrissent de nectar, pollen, miellat…
Focus sur un exemple concret de solution
Des parcours mellifères pour favoriser la biodiversité
La production de volailles label d’Ancenis s’appuie sur un parcours en herbé d’environ 1 ha pour chaque bâtiment avicole de 400 m².
Dans l’objectif d’augmenter la biodiversité en milieu agricole, avec en complément la réflexion sur les services possibles que pourrait rendre cette biodiversité fonctionnelle aux cultures avoisinantes, les 380 producteurs du groupement les Fermiers d’Ancenis ont décidé, en 2010, d’implanter l’équivalent de 400 m² de jachères mellifères pour chacun des 700 bâtiments. Au total, ce sont donc 28 ha de couverts fleuris qui sont présents en plus sur notre territoire.
Un expert témoigne de cette pratique